Description
« Pourquoi sortir l’affaire des disparues de Vancouver au moment des Jeux Olympiques ? parce qu’elle en est le négatif absolu … D’un côté, les cimes, la blancheur, la glace, l’exploit, la vitesse, les corps vainqueurs, sublimés, venus du monde entier, ce que Vancouver veut montrer au monde, une image rêvée…De l’autre, la noirceur, un gouffre au cœur de la ville – le downtown eastside – les corps vaincus, prostitués, détruits, drogués, les Indiennes – ce sont en effet les trois-quarts des filles de Skid Row – l’échec, la mort, tout ce que l’on voudrait cacher. Le monde entier va parler de Vancouver, en février 2010 : Les Disparues de Vancouver, c’est une autre façon de parler de cette ville, à travers ce fait-divers terrifiant, qui est avant tout un fait de société, glaçant, révélateur du sort que l’Amérique du Nord réserve à ses Indiens… On peut parler d’un génocide, Les Disparues de Vancouver sont une métaphore de ce massacre, sur lequel l’Amérique s’est bâtie, du nord au sud. Affaire qui continue d’ailleurs, puisque d’autres filles ont disparu du downtown eastside, neuf à ce jour, depuis l’arrestation de Pickton le boucher ». E.F.