Description
«Sous un tel régime, punir de mort celui qui avait faim ou froid devint finalement une chose très naturelle.»
Au cours d’un reportage sur les Russes réfugiés à Paris, le journaliste espagnol Chaves Nogales rencontre Juan Martinez. Ce danseur de flamenco lui raconte comment, après avoir triomphé dans des cabarets d’Europe centrale, sa compagne Sole et lui se sont fait surprendre en Russie par la Révolution d’octobre 1917.
Faute de pouvoir quitter le pays, ils en ont subi les rigueurs, et celles de la sanglante guerre civile qui a sévi à Moscou, Saint-Pétersbourg et Kiev. Fasciné par l’intensité et l’humanité de ce récit, Chaves Nogales le publie en feuilleton dans le journal Estampa en 1934 avant d’en tirer un livre. Dans Le Double Jeu de Juan Martinez, défilent, sur fond d’atrocités, des personnages à la fois authentiques et romanesques : artistes et assassins, ducs russes prodigues et espions allemands, sans oublier les inévitables spéculateurs.
Né à Séville en 1897, Manuel Chaves Nogales collabore à Estampa avant de prendre en 1930 la direction d’un autre journal illustré, Ahora. Il y publie notamment des reportages sur l’URSS et l’Allemagne nazie. Exilé à Londres sous Franco, il y meurt en 1944, à l’âge de 47 ans. Il est également l’auteur de Juan Belmonte, matador de taureaux (Verdier, 1990), et d’un témoignage visionnaire sur la guerre civile espagnole, A sangre y fuego, qui paraîtra à Quai Voltaire.